Différences IR / IS : ce que doivent savoir les professionnels de santé libéraux

visuel ir vs is

Quand vous exercez en entreprise libérale, le choix du régime fiscal est loin d’être anodin. Faut-il rester à l’impôt sur le revenu (IR) ou passer à l’impôt sur les sociétés (IS) ? Ce choix détermine vos revenus disponibles, la fiscalité appliquée à vos bénéfices, mais aussi votre capacité à investir, transmettre ou structurer votre activité.

Dans cet article, nous vous aidons à comprendre les différences entre IR et IS, les impacts sur votre imposition, et dans quelles situations ce choix peut faire toute la différence pour un professionnel de santé libéral : médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, pharmacien, infirmier, etc.

IR ou IS : deux régimes d’imposition très différents

L’IR – Impôt sur le revenu

Lorsque vous exercez à l’IR, vous êtes imposé personnellement sur l’intégralité des bénéfices réalisés par votre entreprise. Que vous exerciez en nom propre (BNC) ou dans certaines sociétés de personnes, vos revenus professionnels sont directement soumis au barème progressif de l’IR, pouvant atteindre 45 %, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux.

Même si vous ne retirez qu’une partie du bénéfice pour votre rémunération, c’est bien le bénéfice total qui sert de base à votre imposition.

Ce régime est simple mais peut devenir pénalisant lorsque votre activité dégage des bénéfices importants.

L’IS – Impôt sur les sociétés

Le régime de l’IS s’applique aux sociétés d’exercice libéral (SELARL, SELAS…) et aux SPFPL. Ici, c’est l’entreprise qui est imposée, et non directement vous.

Les bénéfices sont soumis à :

  • 15 % jusqu’à 42 500 € (si les conditions sont réunies),

  • puis 25 % au-delà.

En tant que dirigeant, vous pouvez vous verser un salaire (imposable à l’IR, soumis aux cotisations sociales) ou des dividendes (soumis à la flat tax ou au barème selon l’option choisie). L’option à l’IS permet donc de dissocier le revenu professionnel du bénéfice total de la société, et ainsi de piloter plus finement votre imposition.

Les impacts concrets pour votre activité libérale

Rémunération et fiscalité personnelle

Critère IR (Impôt sur le revenu) IS (Impôt sur les sociétés)
Base imposable 100 % des bénéfices, même non retirés Montants perçus (salaires ou dividendes) uniquement
Taux d’imposition Barème progressif (jusqu’à 45 %) + cotisations sociales IS (15 à 25 %) + IR ou flat tax selon votre choix
Pilotage de la rémunération Faible Fort : vous décidez combien et quand vous vous versez

Avec l’IS, vous pouvez ajuster votre rémunération chaque année selon vos besoins, votre situation familiale, ou vos projets. Cela ouvre des possibilités d’optimisation fiscale tout en restant conforme.

Trésorerie et capacité d’investissement

Sous IR, la fiscalité absorbe une part importante de votre bénéfice, réduisant la capacité d’investissement de votre entreprise. À l’inverse, l’IS permet de laisser des fonds dans la société sans les imposer à titre personnel, ce qui peut servir à :

  • Financer du matériel ou du personnel,

  • Acquérir les murs de votre cabinet,

  • Créer une SPFPL,

  • Ou simplement constituer une épargne professionnelle.

Dans quelles situations l’IS devient-il pertinent ?

L’IS devient particulièrement pertinent dans certaines configurations professionnelles :

  • Vos bénéfices dépassent 70 000 € à 80 000 € par an,

  • Vous avez peu de besoins personnels immédiats,

  • Vous souhaitez investir ou transmettre votre activité,

  • Vous envisagez la création d’une SEL ou d’une SPFPL,

  • Vous êtes dans une logique de structuration patrimoniale en lien avec votre fonction de dirigeant.

Quelles professions de santé peuvent opter pour l’IS ?

Focus sur les structures autorisées (SEL, SPFPL)

Le passage à l’IS est possible si votre profession permet d’exercer en société d’exercice libéral (SEL). C’est le cas pour :

  • Médecins

  • Chirurgiens-dentistes

  • Sages-femmes

  • Infirmiers (sous conditions)

  • Pharmaciens

  • Masseurs-kinésithérapeutes

Ces professionnels peuvent également créer une SPFPL, qui agit comme une société holding, elle-même soumise à l’IS.

Professions non éligibles à l’IS

Certaines professions libérales de santé n’ont pas la possibilité d’exercer en SEL ou en SPFPL, comme les psychologues, orthophonistes ou ostéopathes. Dans ces situations, le régime IR reste la seule option possible.

➡️ Il est donc indispensable de vérifier la réglementation propre à votre profession avant d’envisager une structuration à l’IS.

SPFPL : un outil puissant pour structurer votre activité

Quels avantages pour un dirigeant libéral ?

La SPFPL vous permet, en tant que dirigeant, de :

  • Détenir les parts de votre SEL via une société holding,

  • Remonter des dividendes sans imposition immédiate (régime mère-fille),

  • Réinvestir dans d’autres structures ou dans l’immobilier,

  • Organiser la transmission de votre activité de manière progressive.

En combinant IS + SPFPL, vous construisez une stratégie patrimoniale complète, alignée sur vos objectifs à moyen et long terme.

Création d’une SPFPL : conditions et stratégie

Pour créer une SPFPL, vous devez exercer en SEL et obtenir l’autorisation du conseil de l’ordre professionnel. Cette création s’inscrit dans une vision long terme de votre activité libérale.

Une fois en place, la SPFPL peut :

  • Acquérir d’autres cabinets,

  • Acheter les murs via une SCI interposée,

  • Centraliser la trésorerie et piloter les investissements en fonction des projets et des priorités.

FAQ – Vos questions fréquentes sur l'IR et l'IS

Non. Vous devez exercer en société (SEL, SELARL, SELAS) pour pouvoir opter pour l’IS. Si vous êtes encore en BNC, il faut créer une structure adaptée, ce qui implique un changement de statut juridique.

Le taux normal de l’impôt sur les sociétés est de :

  • 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices (sous conditions),

  • 25 % au-delà.

Attention : ce taux concerne l’entreprise, pas votre imposition personnelle sur les salaires ou dividendes.

Non. L’IS est plus intéressant dans certains cas : revenus élevés, stratégie de réinvestissement, épargne pro, structuration patrimoniale. Mais si vos revenus sont modestes ou que vous souhaitez la simplicité, l’IR reste souvent plus adapté.

À l'IS :

  • Les salaires versés sont soumis aux cotisations sociales, mais déductibles,

  • Les dividendes sont soumis à la flat tax (30 %) ou au barème.

Il est possible de réduire les charges globales, mais cela dépend de votre statut (TNS ou assimilé salarié) et de vos arbitrages.

Oui. C’est même l’un des avantages du régime IS : en tant que dirigeant, vous pouvez vous verser un salaire régulier et compléter avec des dividendes en fin d’exercice, selon la trésorerie disponible.
Cela vous permet d’optimiser votre imposition et vos cotisations sociales, en ajustant le curseur entre rémunération immédiate et revenus différés.

Pour acquérir ou gérer des murs professionnels, on utilise généralement une SCI (Société Civile Immobilière), souvent montée en parallèle de la SPFPL dans une stratégie patrimoniale globale.

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